- RÉSEAU publiée le 01.06.2021
Voici le témoignage de Zohra qui a entrepris une reconversion dans le domaine de la petite enfance.
Qui êtes-vous ?
Je m’appelle Zohra Bensaid, j’ai 38 ans. Je suis un CAP AEPE au Greta Arve Faucigny de Bonneville.
Quel était votre métier d’avant, quel a été votre parcours ?
Je suis maman de trois enfants. J’ai arrêté mon cursus scolaire il y a 25 ans. Quand j’ai décidé de me lancer, je n’avais pas travaillé depuis 11 ans.
Je le dis car je pense que certaines personnes n’osent plus car elles n’ont pas travaillé depuis longtemps. Il n’y a pas d’âge pour commencer une reconversion.
Quel a été le déclic, ou les déclics pour se lancer dans cette reconversion ?
C’était un déclic suite à un changement dans ma vie personnelle. Après mon divorce, j’ai décidé de me reprendre en main et de me réinsérer dans la vie sociale et professionnelle.
J’étais décidée, je n’ai pas vraiment rencontré de personne qui m’a aidée, ou qui m’a permis de faire mon choix. J’étais au clair, déterminée. Quand on a des enfants, on a envie d’un diplôme, d'une stabilité, d'un métier qui nous plaît.
Comment avez-vous construit votre nouveau projet professionnel ?
J’ai été accompagnée par l’assistante sociale de la CAF, puis par le pôle médico-social. Ensuite, une référente au Greta m’a suivie pour voir ce qui m’intéresserait le plus, dans quelle branche je souhaitais me diriger.
J’étais au RSA jusqu’au début de ma formation, puis je me suis inscrite à Pôle Emploi, et comme j’étais bénéficiaire au début de ma formation, ils ont pris le relais pour me financer.
Quelle formation avez-vous choisi et pourquoi ?
Je ne savais pas du tout. J’ai un niveau BEP Secrétariat. Ce qui m’intéressait, quand j’étais jeune, c’est de devenir auxiliaire puériculture. On m’a dit qu’il y avait une grosse demande dans ce domaine. Je n’ai pas hésité, j’ai saisi l’occasion.
Je suis entrée en formation en alternance de CAP AEPE. J’ai eu une remise à niveau en septembre des matières générales. Concrètement, la formation alterne entre des périodes de formation en milieu professionnel et les cours du Greta sur un rythme de 4 semaines/4 semaines.
Comment se passe votre formation ?
J’ai déjà fait trois stages en crèche. Dans ces moments-là, c’est très intéressant, on est beaucoup dans l’observation. On est 16 filles, ça se passe bien. On est de tous les milieux.
Quelles sont les difficultés que vous rencontrez ou que vous avez rencontrées dans votre parcours ?
Me remettre dans les cours alors que j’ai arrêté il y a 25 ans, c’est dur. Le rythme est difficile. Il faut apprendre beaucoup de choses : il y a de la biologie, des gestes techniques, des textes de loi. Je ne m’attendais pas à ce qu’il y ait autant de travail. Mais je garde le cap.
Qu’est-ce qui vous plaît dans votre futur métier ?
Ce qui me motive, c’est ce que les enfants nous apportent : leur joie, leur intelligence. Dans cette formation, je ne soupçonnais pas que j’allais apprendre autant. Je suis maman, je pensais que je connaissais déjà pas mal de choses sur les enfants. Mais en tant que professionnelle, on apprend autrement.
Parfois, on se remet même en question en tant que maman, parce qu’on confronte sa pratique et son instinct de mère. Par exemple, le change est une partie compliquée pour les enfants. Ceux que l’on accueille en crèche ne nous connaissent pas. Alors il faut avoir une approche en douceur, en chantant, en rigolant, et penser aussi au type de geste technique : en milieu professionnel, on bascule les enfants sur le côté pour les changer, il ne faut pas lever leurs jambes car c’est mauvais pour leur dos.
Quels sont vos prochains projets ou expériences ?
Mon prochain stage sera en école maternelle pour prendre le rôle d’ATSEM.
Et les perspectives à long terme, la suite dans l’idéal pour vous ?
Pour la suite, on va peut-être me proposer des remplacements, ça ne me dérange pas même si c’est vrai qu’un poste de fixe me plairait. J’aimerais travailler en crèche, ça me plait : on a beaucoup à apporter aux enfants, on ne voit pas le temps passer !
Quels conseils pouvez-vous donner à ceux qui pensent à se reconvertir ?
Il faut toujours essayer. On a rien à perdre, on est là pour apprendre. Il ne faut pas se décourager quand c’est difficile. J’ai eu des moments de doute aussi dans ma formation, je me suis demandée ce que je faisais là. La formation est parfois dure, mais le métier me plait.
Gardez le cap,même si vous avez des moments de doute : quand vous vous lancez dans un projet métier qui vous tient à cœur, dites-vous que vous n’êtes pas là pour rien ! Même si votre projet n’est pas un choix de départ, ou que vous vous questionnez un peu, prenez le temps de vivre l’expérience. Essayez d’avoir un regard extérieur sur ce que vous vivez : voyez plus loin !
Bravo Zohra pour cette reconversion.
Je vous remercie beaucoup pour ce témoignage.
Nous vous souhaitons beaucoup de réussite pour la suite !
Réseau des GRETA - Académie de Grenoble